Dominique Houard

Dominique HOUARD a rallié trop tard la planète Terre pour joindre sa contestation à celle des soixante-huitards, car cinq mois avaient passé déjà : c’était le 18 octobre 1968, et dernière née parmi quatre filles, on ne lui avait pas demandé son avis. Elle avait néanmoins l’intention ferme de le donner. Étant venue habiter un petit village de la Nièvre, à quelques pas du merveilleux peintre Albert DRACHKOVITCH, elle préférait aux fragrances du Pouilly fumé les effluves d’huile de lin et de térébenthine qui lui en parvenaient. C’est comme cela qu’elle s’est engagée dans ses études et recherches artistiques, bientôt soutenue également par Jacques POIRIER, ce maître du trompe-l’œil, qui la prit en amitié et l’accompagna de ses conseils jusqu’à sa mort.

Dominique HOUARD a exposé de nombreuses fois, tant à la Fondation Taylor que dans les grands Salons, comme ceux d’Hiver et d’Automne, et au sein du groupe des peintres de la Réalité dirigé par Henri CADIOU, mais toujours en restant fidèle à sa manière, faite d’amour du détail, de malice et de mystère. Elle rassemble des objets improbables, aussi bien pris dans le quotidien que surgis du passé et les organise autour d’une énigme, dont la solution ne peut être trouvée qu’en jouant le jeu, en se laissant guider dans une recherche initiatique à travers un univers à la fois familier, insolite et dérangeant.

Étonnamment précise, même dans le pastel qu’elle aime fréquenter et qui fut sa première passion, elle crée une atmosphère étrange sans avoir l’air d’y toucher. Sa signature elle-même se découvre de façon inattendue, au détour d’un itinéraire déroutant.

Paul BERNARD-Écrivain

www.dominiquehouard.com