Nous apprenons le décès d’un des fondateurs et président de 1996 à 1999 du Cercle des Arts Plastiques des Monédières. Membre d’honneur de l’association, il suivait son actualité assidument. Il n’avait pu participer aux 40 ans du CAPM pour des raisons de santé mais il était présent aux 35 ans et je vous en livre ici quelques photos de la remise des prix.
Voici un texte sur son passé militaire :
« Bernard Godwin avait 17 ans en 1944. Originaire de Néant-sur-Yvel, il s’engage cette même année dans les forces de la libération.
Publié le 10 Juil 14 à 7:13
A aujourd’hui 88 ans, Bernard Godwin vit à Tulle. Originaire de Néant-sur-Yvel, il est apprenti à L’Aigle dans l’Orne lorsque, le 5 juin 1944, la ville est anéantie par un immense bombardement faisant plus de 300 morts. Dans cette après-midi sanglante, il se retrouve dans une équipe de secours pour aider à dégager les victimes.
Le 6 juin, jour du Débarquement, il décide avec un copain brestois de rejoindre sa terre natale. « Nous avons fait 300 km à pied pour rejoindre Néant-sur-Yvel, à la lisière de la forêt de Brocéliande. Le 11 juin, à notre arrivée vers midi, la population venait nous voir pour avoir des nouvelles de la Normandie ».
« Une récompense »
Le 23 septembre, Bernard Godwin rejoint Mauron où il s’engage dans les forces de la libération. Affecté à la 89e compagnie de Quartier général, cantonnée à l’école normale de Vannes. Le 10 janvier 1945, il est intégré à la formation de la 19e DI-FFI, que commande le général Borgnis Desbordes. Il est alors sous les ordres directs du lieutenant de réserve Roger Perrin, architecte dans le civil à Vannes et Hennebont.
Le 6 mai 1945, les autorités militaires savent que la fin de la guerre approche. « On parlait de contacts discrets avec le commandement allemand dans Lorient. »
Le capitaine de la 89e et l’officier du 4e bureau veulent que Bernard Godwin assiste à la reddition et à l’internement de l’état-major allemand au haras d’Hennebont. « J’ai donc été détaché pour quelques jours. C’était en quelque sorte une « récompense ».
Les Américains
arrivent
Dans le courant de l’après-midi du 10 mai 1945, un convoi de huit voitures arrive au haras, sous bonne escorte américaine. « Huit chauffeurs français étaient prévus pour prendre en charge les véhicules. La 4e voiture était une Jeep, et le conducteur n’en connaissait pas le fonctionnement. Il a fallu lui expliquer le mode d’emploi ! »
Les officiers de l’état-major allemand sont ensuite groupés dans la cour avec leurs paquetages. « Un gradé français du 2e bureau, aidé d’un interprète, le capitaine Kopf, un Alsacien, questionnait et prenait des notes, ce qui a demandé beaucoup de temps ».
« Troc » de souvenirs
« Les soldats américains voulaient des souvenirs, mais ils n’osaient pas enlever les décorations et les épaulettes avec les galons. Certains de mes collègues ont fait cette besogne sans aucun scrupule ». Le jeune homme assiste alors à un énorme troc contre des paquets de cigarettes ou d’autres choses. « J’ai même vu un échange se faire pour un pistolet. Les officiers allemands étaient particulièrement vexés et faisaient grise mine. »
Même le chien du général allemand Fahrmbacher fait l’objet de négociations. « Il était tenu dans les bras de son ordonnance, un adjudant. Une dispute a éclaté entre nous. Les uns voulaient lui réserver un mauvais sort, les autres, le protéger. Avec la fatigue et la haine, parfois les nerfs craquent… »
Garde du général allemand
Le général Fahrmbacher est ensuite interné, seul, dans une petite maison, près de l’entrée. « J’ai eu l’honneur de monter la garde de 20 h à 22 h. Je pouvais ainsi le contempler, écrire à un bureau, éclairé par une lampe, sa veste sur le dos, et sa casquette posée à côté de lui ».
Erika Penot«